Au printemps de Takfarinas

Le chanteur Takfarinas se produira au Bataclan à Paris, le 29 mai à 20 h pour la présentation de son nouvel album Le musicien et chanteur Takfarinas d’expression kabyle, le créateur de la yalmusic, revient avec deux albums en ce mois de mai 2010. Ce grand artiste a donné à sa musique une dimension universelle. En se produisant le 29 du mois en cours au Bataclan à Paris, un concert organisé par Akfadou production, il présentera ses nouveaux titres contenus dans deux albums, l’un consacré au chaâbi et l’autre à sa Yal music. Takfarinas a laissé sur leur faim nombreux de ses fans qui n’ont pas réussi à se procurer un billet d’accès au Zénith de Paris, le 20 avril 2008. Le concert s’est déroulé à guichets fermés. Au Bataclan, cette fois-ci, il drainera assurément la grande foule vu son aura. Issu d’une famille de musiciens et né en 1958 à Tixeraine (banlieue ouest d’Alger), il a débuté dans la chanson dans le groupe Agraw. Il chantait alors en duo avec Smaouni Boudjemaâ, avant de se lancer en solo. Chantant l’amour, la mal-vie des jeunes et rendant h ommage a la culture berbère dont il est un farouche défenseur, il n’a pas mis longtemps pour devenir une star et intéresser un large public. Avec son mandole à double manche et des mélodies rythmées, intelligemment orchestrées lors de ses spectacles à l’américaine, il fait vibrer les jeunes dans des salles surchauffées. Durant la décennie noire des années 1990, il a dû quitter le pays comme tant d’autres Algériens pour Paris pour ne pas ranger son mandole. C’est dans cette ville lumière que son génie de créateur a éclaté, ne tardant pas à pénétrer de plain-pied dans la cour des grands. Il a vite fait d’acquérir une renommée internationale. Il s’est rendu célèbre par son tube Zaâma Zaâma dont le clip était diffusé sur M6. Durant ce nouvel itinéraire, le chanteur a fait rayonner la chanson kabyle à travers le monde en se produisant dans plusieurs pays. Il est alors reconnu comme l’auteur d’un style musical unique. Il a su comment révolutionner à sa façon la musique kabyle traditionnelle en lui donnant une touche particulière de modernité. Sa Yal music est inspirée d’une fusion de plusieurs musiques comme le chaâbi, le funk, le reggae, et le rap. Takfarinas reste très attaché à son pays dont il est fier, lui qui dit: «Je suis natif d’Algérie vivant en France. La terre est mon pays et la musique mon identité». Voilà près de trente ans qu’il chante des dizaines de chansons inspirées de la poétique berbère. Takfarinas poursuit son chemin en enrichissant son répertoire de deux nouveaux opus. Toujours dynamique, souriant et pétillant, ce chanteur infatigable a encore beaucoup à donner à la chanson algérienne en général et kabyle en particulier.                                                                 Larbi Beddar