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13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 20:17
Amdhoun n’Seddouk: Cela dure depuis près de 14 ans; Sans téléphone, ni Internet !

Il faut vraiment avoir des nerfs d’acier pour supporter la vie infernale, dans les quatre villages d’Amdhoun n’Seddouk, à laquelle fait face la masse juvénile, livrée à elle-même sans aucune infrastructure de loisirs. Nous sommes en 2014 et le téléphone fixe n’existe pas dans ces contrées. Pourtant, l’Etat a bien pensé à sortir de la léthargie ambiante, cette frange, la plus vulnérable de la société, qui a besoin de divertissement, en réalisant, en 1995, le premier projet de téléphonie fixe pour Amdhoun n’Seddouk. Le premier cybercafé de la commune de Seddouk a été créé en 2000 à Tiza. Et comme si un mauvais sort a été jeté sur cette jeunesse, les câbles du réseau téléphonique principal ont été subtilisés par des voleurs, quelques mois après, c'est-à-dire à la fin de l’an 2000, date à laquelle le téléphone fixe et l’Internet se sont arrêtés de fonctionner. Les associations locales et les notables n’ont pas cessés de louvoyer, poussant leurs demandes de remise en l’état du réseau principal jusqu’au ministère concerné, après avoir saisi, mille et une fois, l’APC et les organismes de wilaya qui n’ont pas daigné répondre à leurs doléances. Les élus de l’époque ont fait de ce problème le dernier de leurs soucis, voila pourquoi, 14 ans après, il n’est pas encore réglé. Pendant tout ce temps, les jeunes vont jusqu’à la ville de Seddouk, où il existe plusieurs cybercafés, pour surfer sur la toile. Quand ils sont bercés par la connexion, ils s’oublient et ne rentrent que tardivement la nuit, empruntant des sentiers sinueux, qu’il vente ou qu’il pleuve.

À la fin de l’année 2012, soit 11 ans après, une équipe d’ACTEL d’Akbou s’est présentée à ce douar avec un projet de rétablissement du téléphone fixe. Un terrain leur a vite été proposé au village Tibouamouchine, pour la construction du local devant abriter les équipements. Le projet accuse deux ans de retard déjà et la population commence à douter et à voir en ce rêve de renouer avec le téléphone fixe qu’une chimère. En 2005, ACTEL a opté pour une autre solution, le téléphone à distance (WLL). Des appareils téléphoniques ont été vendus aux abandonnés, anciens et nouveaux. Pour ce qui est de l’Internet, seuls quatre ou cinq privilégiés ont vu leurs appareils flashés pour l’utilisation de l’Internet, avec un débit des plus médiocres. Mais pour eux, c’est mieux que rien. Des centaines de demandes émanant de citoyens voulant avoir l’internet sont restées insatisfaites, et pour celui qui se présente aux bureaux d’ACTEL à Akbou pour s’enquérir des suites réservées à sa demande, il aura cette réponse qui revient comme un leitmotiv : « Nous attendons le renforcement du BTS de Benidjemhour, qui est saturé pour le moment ». Depuis un mois, même le téléphone sans fil, le fameux WLL, est hors service. Le téléphone et l’internet ont complètement disparu. Sur le cadran des cinq barres habituelles, il n’en reste que deux. Sans liaison téléphonique et sans connexion, les abonnés ont beau saisir l’agence commerciale de Seddouk, récemment ouverte, téléphoner au service qui gère l’internet à Béjaia… mais en vain. Ils butent sur les oreilles sourdes des responsables censés être à leur écoute. Mais là où le bas blesse, c’est qu’ils payent rubis sur ongles des factures pour des prestations et des services gelés depuis plus d’un mois. « Faudrait-il saisir le ministère pour être entendu », lâche désespérément un abonné qui ne décolère pas. Au moment où l’on parle de la 4G à ACTEL, les jeunes d’Amdhoun n’Seddouk restent les éternels oubliés et les portes de ceux censés chercher des solutions à leurs problèmes demeurent fermées. L.B

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