La figue de barbarie retrouve ses lettres de noblesse

Le cactus est très répandu en haute vallée de la Soummam. Dans la région d’Ath Waghlis par exemple, particulièrement à Takriets, il constitue depuis la nuit des temps une culture rentière.

Dans cette région, avant, la figue de barbarie est vendue au niveau des marchés locaux dans des récipients à emporter ou par sujets à consommer sur place. Actuellement, l’idée des marchés est abandonnée depuis belle lurette. Les jeunes préfèrent les étals sur les accotements des routes nationales comme la RN 26 où un grand nombre de jeunes exposent à différents endroit à la vente la figue de barbarie. La clientèle est diversifiée entre les citoyens de la région, particulièrement les émigrés, et les routiers allant ou revenant des stations balnéaires de Béjaïa ou Jijel. Hakim, un jeune universitaire profite des longues vacances d’été pour en faire de la vente de la figue de barbarie une vocation. Au sourire commercial qu’il affiche en voyant un client s’arrêter, à la bonne exposition du produit en mettant les gros sujets bien mûris en avant pour attirer les regards et aguicher, il lance de go en vantant les vertus du fruit : «Venez par là messieurs goutter à la figue de barbarie d’Ath waghlis, réputée la meilleure par les fins gourmets». Une publicité qui paye parfois. Rencontré au lieudit Ma3kel, il nous livra ses secrets. «Le cactus est un arbre vénéré et adulé par des générations successives. Son fruit est même labélisé. D’abord, j’ai trouvé mes parents faisant de la culture du cactus un gagne-pain et très jeune, j’accompagnais mon père au marché de Seddouk où nous écoulons des caisses de figues de barbarie que nous transportons sur un mulet. Aujourd’hui, nous préférons la route nationale 26, bordée de cactus où nous cueillons le produit. On est deux frères à exercer ce commerce. Mon frère s’occupe de la cueillette qui se fait très tôt et moi de la commercialisation. Nous estimons à peu près la quantité à écouler dans la journée et quand par hasard, la demande est forte et que la quantité cueillie ne suffirait pas, je l’appelle pour lui demander une cueillette supplémentaire. Tout travail mérite salaire, bien évidemment, on s’en sort bien. Notre clientèle est satisfaite comme nous d’ailleurs, c’est notre credo», a-t-il expliqué. La figue de barbarie, l’olive, le miel et la figue fraîche figurent parmi les premières cultures chez les Berbères et la gastronomie leur rend ses lettres de noblesse en les accommandant dans ses plats et desserts, car à juste titre, ils jouent un rôle équilibrant dans l’alimentation. Certains sont très efficaces dans des soins thérapeutiques et donnent même des résultats rapides. Le cactus en plus de son fruit succulent qui garnit les tables, est utilisé aussi comme clôture hermétique à l’homme et un degré moins aux animaux, comme brise-vent protégeant les cultures et comme remparts contre les incendies. La figue de barbarie est un fruit du cactus (Akermous), un arbre cultivé depuis des siècles en Kabylie. Fruit méditerranéen par excellence comme ses consœurs, l’olive et la figue. Il est très répandu dans les pays du pourtour de la Méditerranée. Certains pays comme l’Espagne, cultivent le cactus en masse et destinent une partie de la production à l’exportation. La figue de barbarie est parfumée, acidulée et sucrée. Fruit de saison par excellence, elle mûrit en été et tient jusqu’en automne. De couleur verte, à la maturité, elle devient jaune et attire le regard. Grosse et épinée à l’extérieur, elle abrite à l’intérieur un grand nombre de grains avec une pulpe juteuse, fondante. Pour pouvoir éplucher sans difficulté une figue de barbarie, ses piquants hérissés sont débarrassés avec de petites branchettes avant que le fruit ne soit bien nettoyé des résidus avec de l’eau. Ainsi, elle devient lisse et prête à être pelée puis dégustée. Elle peut être gardée dans un récipient jusqu'à trois jours quand elle n’est pas encore épluchée. Elle se consomme fraîche et peut être gardée épluchée deux jours au réfrigérateur quand elle est bien enveloppée car elle absorbe les odeurs facilement, disent les connaisseurs.                       

L. Beddar

Comments

[mohamed kheyar]

awi tçhane thakermosth tsassemat!